Essani : rite traditionnel des bantus

Tam-tam de l'Essani

Tam-tam de l’Essani

Pays du golf de Guinée, le Cameroun s’étend sur une superficie d’environ  475 650 km². Pour une population estimée à plus de 20 millions d’habitants. Il se distingue par une diversité socio culturelle à nulle autre pareille dans la sous région Afrique centrale. Chaque ethnie ou groupe ethnique se particularise par ses instruments musicaux, ses rythmes, et ses rites traditionnels. C’est le cas de l’Essani chez les peuples  betis, fangs et bulus de la grande forêt équatoriale.

Face à la douleur et la tristesse, causées par la mort d’un être cher, l’Essani installe une joie motivée par le passage du défunt, dans le monde des vivants. On lui rend un hommage posthume, sous un air de réjouissance communautaire, rythmés par trois tam-tams appelés minkuls en béti. Les danseurs de l’Essani sont des membres de la famille, des amis, ou des proches qui veulent manifester respect et amour au défunt, devant sa dépouille mortuaire. Une fois la nouvelle du décès arrivée, les membres influents de la famille se réunissent aussitôt, pour planifier l’organisation  des funérailles, à travers un conciliabule familiale appelé « essok nda bot ». Il revient à signaler que dans la pure tradition beti, l’Essani s’effectue essentiellement à l’occasion du décès d’une importante personnalité. Cette danse rituelle et mortuaire s’effectue après la tenue de palabre appelé « nsili awu ». Que l’on traduit par l’interrogation : de quoi est-il mort? Il s’agit par ailleurs de dédouaner la famille, de la responsabilité de la mort de l’un de ses membres, mais aussi d’envoyer l’âme du défunt dans le « ndong bivol »: la vallée du silence. Un hommage, qui invite également les vivants, à préciser l’exemplarité du défunt. Et c’est dans cet optique que l’église catholique a fait sienne l’Essani dans le tridum Pascal, pour permettre aux fidèle de Jésus-Christ, de vivre leur foi dans leur environnement socio culturel. Et même s’il tend à être dénaturer aujourd’hui, dans son fondement il reste le même.

Ecrit par en partie par Maude Mbarga (Stagiaire)

  • ROBERT DUVAL

    bon article merci