Philippe Rondot, décès du maître espion français

Le général Philippe Rondot, mort à l’âge de 81 ans, souhaitait garder le silence sur sa disparition le plus longtemps possible. Il a été inhumé samedi. Retour sur son parcours hors norme.

Philippe Rondot souhaitait garder l'information sur sa mort le plus longtemps possible

Décès d’un maître espion à la française, Philippe Rondot

Philipe Rondot avait laissé des instructions précises en cas de décès : ni fleurs, ni couronnes et surtout garder le silence sur sa disparition le plus longtemps possible. Voilà qui lui ressemble bien.

Intransigeant jusqu’avec lui-même, l’homme de l’ombre, inhumé samedi 30 décembre à Fléty (Nièvre), a voulu s’effacer sans tambour ni décoration. Il fut pourtant l’un des seuls agents des services secrets français réellement connu.

Et pour cause : terrorisme, guerre, il a accompagné toute la violence du monde durant près de trente ans. Celui qu’on surnomma « maître espion » était tout en rectitude, tant physique que morale.

Cet agent secret était hors norme. Rien à voir avec ces personnages de l’ombre qui ont jalonné l’histoire de la Ve République, avec valises de billets et grosses commissions pour cause de frais somptuaires.

Rien à voir non plus avec les turpitudes d’une « Françafrique » ou d’une barbouzerie avide de coups tordus et de microtage de canard.

Philippe Rondot était un homme complexe, silencieux et disert, discipliné et désobéissant, discret mais propulsé au centre de l’actualité et de ses fulgurances.

Un gaulliste pur et dur, volontiers collaborateur des gouvernements de gauche. Bref, un maître espion à la française. Précisément, un Saint-Cyrien entièrement fait de rationalité, de sens du devoir.

Un étrange mélange de discipline et de rébellion, capable de dire son fait à un ministre, de loger une balle en cœur de cible à 100 mètres, d’aimer l’adrénaline d’un saut en parachute ou de garder irrémédiablement le silence sur quelques secrets d’Etat. Ce silence lui-même était hors norme… Lire la suite

Source : FranceInfo