Gabon : Assemblée nationale incendiée
L’élection présidentielle gabonaise a eu lieu. Ali Bongo a été déclaré vainqueur avec 49% des voix face à Jean Ping qui a obtenu 48% des voix . Pourtant, quelques jours auparavant Jean Ping se proclamait nouveau Président du Gabon compte tenu son avance par rapport au décompte des voix qui était pourtant toujours en cours.
Gabon : l’Assemblée nationale en feu
Quelques minutes seulement après la proclamation des résultats, les partisans de Jean Ping sont descendus dans les rues pour manifester leur mécontentement et contester la réélection d’Ali Bongo. « Ping Oyé, Ali dégage ! » criaient-ils. « Tous les jours c’est la même souffrance. Aller puiser l’eau aux pompes publiques, les coupures d’électricité, le chômage… on en marre de se faire voler, Ali doit partir » déclare l’un d’eux.
L’incendie de l’Assemblé Nationale est l’un des faits marquants de cette contestation Les gendarmes anti-émeutes ont été obligés d’intervenir, équipés de grenade lacrymogènes et assourdissantes, de canon à eau et même d’arme de guerre. Une bonne partie du groupe de bâtiments qui abrite l’Assemblée Nationale gabonaise est en cendre. L’intérieur de l’hémicycle a entièrement été brûlé; il ne reste que les murs qui soutiennent ce bâtiment. De nombreux véhicules ont également été incendiés dans l’enceinte de cette institution.
Les forces de l’ordre ont aussitôt riposté en prenant d’assaut le quartier général de Jean Ping où se seraient retranchés les auteurs de l’incendie qui a ravagé l’immeuble des députés. Jean Ping a déclaré sur des chaînes de télévisions internationales que des hélicoptères ont bombardé son QG de campagne, que l’armée tirait à balles réelles sur ses partisans et qu’il y’aurait au moins 2 morts. Libreville a été le théâtre de véritables scènes de guerre.
Les avis sont partagés sur les réseaux sociaux . Certains internautes estiment que ces violences et ces incendies ne sont que la conséquence des fraudes ou des contestations qu’il y’a eu au cours de cette élection présidentielle D’autres internautes sont surtout préoccupés par le coût de toutes ces destructions parce que pour eux Ali Bongo et Jean Ping sont plutôt Bonnet Blanc et Blanc Bonnet et qu’au final, c’est le peuple gabonais qui en sortira perdant.
L’incendie de la maison du peuple comme on appelle aussi l’Assemblée Nationale est une très grave dérive. Ali Bongo qui a visité ce qui reste de cet édifice public a déclaré que nul n’est au dessus de la loi et que cet acte grave ne restera pas impuni. Les responsables de la destruction de l’un des symboles des institutions de la République doivent donc s’attendre à se voir appliquer la rigueur de la loi; à moins que dans un soucis d’apaisement les poursuites ne soient finalement pas engagées.
La situation reste tendue à Libreville et dans le reste du Gabon, notamment à Port-Gentil où on annonce aussi des violences.
Avec la participation de Dona Belibi (Stagiaire)
