Jean Ping conteste devant la Cour Constitutionnelle

Au lendemain de l’élection présidentielle au Gabon et de la victoire contestée d’Ali Bongo Ondimba, de vives contestations ont éclaté dans le pays. Opposé au président sortant, Jean Ping revendique la victoire et affirme que son adversaire a triché au scrutin. Pour rentrer dans son bon droit, Jean Ping a fait appel à la loi électorale. C’est ce jeudi  08 septembre 2016 qu’il a déposé un recours devant  la Cour Constitutionnelle.

Jean Ping est sûr d'être président

Jean Ping conteste les résultats de l’élection présidentielle devant la justice gabonaise

 

 

Le feuilleton que vit le Gabon, certes n’est pas nouveau mais,  prend une autre tournure. L’opposition estime qu’elle a remporté l’élection présidentielle mais que le président Ali Bongo est venu dérober leur dû. Ce dernier, qui a été déclaré vainqueur malgré les soupçons de fraude, n’entend pas céder son poste à son opposant.

Face à cette situation Jean Ping a d’abord fait appel à la sympathie de la communauté internationale  pour décanter la situation. Mais le principe de souveraineté de chaque Etat limite l’action de cette dernière. En effet d’après ce principe de souveraineté, chaque Etat est libre de gérer ses problèmes internes comme il le souhaite. La communauté internationale ne pouvant intervenir qu’en cas de péril grave pour la population, on pense notamment aux crimes contre l’Humanité ou à des situations de soulèvement populaire entraînant soit des génocides, soit des guerres civiles.

Etant donné que la situation actuelle du Gabon n’a pas encore atteint cette ampleur, une intervention de la communauté internationale comme ce fut le cas pour la Côte d’Ivoire en 2010-2011 ou encore pour la Libye en 2011 serait une grave violation du droit public international. Jean Ping n’a alors d’autre choix que de déposer un recours devant la Cour Constitutionnelle. Dernière instance nationale en matière de contentieux électoral au Gabon, cette Cour a la lourde tâche de trancher le litige qui oppose Jean Ping à Ali Bongo.

La décision n’a pas été facile à prendre. En effet, d’après Jeune Afrique, le camp de Jean Ping a beaucoup hésité, doutant de l’impartialité de cette Cour qui serait sous le contrôle du pouvoir en place.

La réponse d’Ali Bongo  à cette requête de l’opposition ne devrait pas tarder. Le porte-parole d’Ali Bongo, Alain Claude Bilie By Nze, affirme qu’il va déposer une « demande reconventionnelle », procédure par laquelle le défendeur (Ali Bongo) introduit une demande  auprès d’une instance (Cour Constitutionnelle), dans laquelle il se porte lui-même demandeur contre le requérant (Jean Ping).

Le combat qui oppose Jean Ping à Ali Bongo devrait prendre fin avec ce nouvel épisode qui se déroulera devant la Cour Constitutionnelle. A moins d’un retournement de situation le contentieux électoral gabonais tire certainement vers son épilogue.

Clovis Mballa.