Hysacam désertent les grandes villes ?

Où est Hysacam ? © Kalaranet.com

Des tas d’ordures dans les villes du Cameroun – © Kalaranet.com

C’est un spectacle désolant d’ insalubrité qu’on voit à chaque kilomètre parcouru à Yaoundé, des ordures en quantité phénoménale autour d’un bac ou simplement à même le sol. C’est typique des populations de ne pas prendre en considération le travail effectué par les éboueurs, ou comme on les appelle couramment « HYSACAM ».

On ne sera donc pas surpris de constater avec quel mépris un parent enverra son enfant vider la poubelle en pleine nuit près de la maison de tel ou autre voisin impertinent. Certains vont carrément jusqu’à verser les ordures à côté d’un bac totalement vide! Dans la ville de Douala par exemple, ces éboueurs travaillent avec acharnement la nuit pour assurer la propreté des lieux de commerce. Pourtant, à la grande surprise on constatera qu’à 6h tapante du matin ce lieu redeviendra comme un véritable vide-grenier. L’une des conséquences de ces agissements est que lorsque ces éboueurs font plus d’un mois sans travailler, la ville ressemble à «une poubelle géante». C’est à ce moment là que chaque habitant se plaint des ordures qui  s’entassent chez lui.

La plupart des habitants déposent de nombreux sacs- poubelle en bordures de routes, parfois sans même vérifier que ceux-ci soient bien scellés. Les animaux rodant par ci par là dans les rues ne manquent donc pas à leur tâche, déchiquetant tout ce qu’ils peuvent trouver sur leur passage, et en éparpillant ces détritus dans la ville. Même les plus consciencieux se sont lassés d’attendre, et on a eu droit à des témoignages comme «Nooh, je ne peux plus, comment! L’autre jour les boutons sont sortis sur mon enfant, et quand j’ai percé ce sont les asticots qui sont sortis. En plus de ça c’était plusieurs boutons partout sur le corps! Ils vont seulement venir ramasser eux même, si’ils veulent ils font  10 ans là-bas c’est leur problème». «Où est passé HYSACAM?», voilà la question que tout le monde se pose. Il  est vrai qu’ils circulent vaguement çà et là à travers quelques quartiers, mais ce n’est pas suffisant face à la lourde tâche à laquelle ils seront bientôt confrontés. Si HYSACAM, la société de ramassage des ordures ménagères doit faire son travail, la population doit aussi prendre ses responsabilités en faisant preuve de plus de civisme.

Article écrit en collaboration avec Dona Belibi (stagiaire)