Destruction des mausolées de Tombouctou : le malien Ahmad Al-Mahdi est jugé à la CPI

Le 22 août dernier s’est ouvert le procès d’Ahmad Al-Mahdi à la cours pénale internationale, pour destruction des mausolées de Tombouctou. Classé au patrimoine mondial de l’humanité, l’accusé a pour l’occasion demandé, pardon au peuple malien.

<em>L'auteur de la destruction des mausolées au Mali</em>

Ahmad Al Mahdi à la CPI

Ahmad Al-Mahdi, dans ce procès très particulier et historique, qui représente le premier du genre mené par la CPI. L’ancien responsable de la Brigade Islamique des mœurs a plaidé coupable, et reconnu  les faits qui lui sont reprochés. Après avoir plaidé coupable, de crime de guerre, Ahmad Al-Mahdi a déclaré « je demande leur pardon et je leur demande de me considérer comme un fils s’étant égaré de son chemin ».

            Poursuivant ses propos devant la cour, il a ajouté « je me tiens devant vous dans cette enceinte plein de remords et de regrets : je suis fort contrit de mes actes et de tous ces préjudices que cela a causé à mes êtres chers, à mes frères et à ma mère patrie, la République du Mali et aux membres de l’humanité aux quatre coins du monde ».Là il parle de la destruction des mausolées dont il s’est rendu auteur et acteur.

            L’ouverture de l’audience a eu lieu le 22 août à 7h dans l’enceinte de la CPI pour durer environ une semaine selon les juges. L’accusé ayant plaidé coupable, l’accusation et la défense ont prononcé leurs déclarations liminaires mercredi le 24 août. Le jugement et la condamnation sont prévus pour le 27 septembre prochain.

Toutes les parties se sont exprimées, notamment sur la sentence à infliger à l’accusé. Compte tenu de sa collaboration lors de l’enquête, de son aveu et des excuses publiques présentées au monde entier, Ahmad Al-Mahdi encoure entre 9 et 11 ans d’emprisonnement au lieu de la peine maximale de 30 ans prévue. « C’est un juste équilibre » entre deux côtés, a estimé le procureur en charge de l’affaire. Cette décision considère la gravité du crime, l’impératif d’apaiser les victimes et la nécessité d’un jugement dissuasif face à la multiplication des atteintes aux biens culturels dans le monde.

Si les excuses présentées ont eu des effets bénéfiques dans la décision des juges, il faut noter que pour les Maliens, elles arrivent trop tard surtout pour un acte telle que la destruction des mausolées. Encore que la sincérité de ces dernières est mise en doute par les victimes d’autant que, pour ces derniers, « elles profitent à l’accusé ». En tout cas, face au sentiment d’humiliation et d’anéantissement, « les mots seuls ne peuvent pas suffire » a déclaré Maitre Kassongo.

Source : jeuneafrique.com

Hervé Atangana