Tribune de Branine et Didi sur l’affaire Tariq Ramadan parue dans Libération

Une  Tribune de Branine et Didi sur l’affaire Tariq Ramadan parue dans Libération. En 1995, le procès de l’ancienne star de football américain a pris la forme d’un véritable enjeu national autour de la question raciale. Les démêlés judiciaires de Tariq Ramadan, accusé de viol, ne doivent pas nous mener à un cas de figure semblable en France.

La Tribune de Branine et Didi fait le lien entre les affaires Tariq Ramadan et O. J. Simpson

Affaire Tariq Ramadan, Libération sort Tribune de Branine et Didi

On le désigne comme le procès qui a déchiré les Etats-Unis. Lorsque O.J. Simpson comparaît devant un tribunal pénal de Los Angeles pour le double meurtre de son ex-femme et de son ami, la deuxième ville du pays est encore sous le choc des émeutes raciales de 1992.

L’incroyable acquittement des policiers responsables du lynchage de Rodney King a marqué comme jamais la communauté noire. Plus rien ne sera comme avant.

C’est dans ce contexte explosif que l’accusé O.J. Simpson réussit un tour de passe-passe inattendu : devenir le symbole de l’oppression subie par les Noirs. Pur produit de la méritocratie par le sport, prônée à l’endroit des Afro-Américains, le plus célèbre joueur du territoire avait depuis longtemps tourné le dos à son milieu d’origine pour adopter tous les codes du bourgeois WASP. Le noir préféré de l’Amérique blanche. L’anti-Mohamed Ali.

Les failles de l’enquête policière, le racisme primaire d’un détective et la fameuse couverture de Time Magazine (avec un O.J. Simpson au visage noirci et matricule incrusté) valideront définitivement la «carte raciale» dégainée par ses avocats.

Leur client est accusé uniquement à cause de sa couleur : cette stratégie inversera totalement le sens des débats malgré de nombreux éléments de preuves à charge rassemblés contre lui.

La communauté noire, majoritairement acquise à la cause de la star, en fera une question cruciale. C’est ainsi que des millions d’Afro-Américains, vivant parfois dans des conditions très précaires, accueillirent par des cris de joie et parfois des larmes de bonheur, l’acquittement d’un homme pesant à l’époque 11 millions de dollars… Lire la suite

Source : Libération