Réélection d’Ali Bongo : pas d’unanimité

La réélection d’Ali Bongo Ondimba à la magistrature suprême du Gabon, n’a pas fait l’unanimité au sein de l’opinion internationale. 

La France doute de la réélection d'Ali Bongo

Jean Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères s’exprimant sur la réélection d’Ali Bongo

Depuis la confirmation par la Cour Constitutionnelle de la réélection d’Ali Bongo comme Président de la République gabonaise, force est de constater que le fils d’Omar Bongo n’a pas clairement été félicité par une grande puissance mondiale. Simple antipathie ou preuve de frustration quant au contexte de sa victoire, on se pose bien la question. C’est une victoire glaçante, exonérée des traditionnels messages de félicitations de la part des dirigeants de nombreux pays. Notamment de la France, qui s’est contentée d’exprimer des doutes vis-à-vis de ce scrutin et de sa validation par la cour constitutionnelle gabonaise. « La France constate que l’examen des recours n’a pas permis de lever tous les doutes » déclarait Jean Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères de la France.

À ces propos « nous n’avons besoins de personne pour parler des problèmes du Gabon » rétorquait le président réélu à Rfi, en ajoutant que « l’ingérence n’est pas une bonne chose ». C’est avec résignation que le peuple gabonais, qui avait exprimé son mécontentement, après la publication des premiers résultats, a accueilli le verdict de la Cour Constitutionnelle qui confirme la réélection d’Ali Bongo.

Dans ce cas particulier, force est de constater selon les fins connaisseurs du village Franco-gabonais, que les relations entre la France et le Gabon sont très loin d’être ce qu’elles étaient. De surcroit, François Hollande est le premier président français à n’avoir pas fait le voyage de Libreville pendant son mandat depuis Charles de Gaulle. Bien que diplômé de la prestigieuse université Paris 1 panthéon-Sorbonne, Ali Bongo Ondimba s’avère être moins francophile que son feu père.

Pas seulement la France n’a congratulé Ali Bongo, contrairement à ce que laisse entendre la télévision nationale gabonaise, ni l’UA, ni le syndicat des chefs d’États africains n’a félicité celui qui à 57 ans, entame son second mandat. Idriss Deby Itno, président en exercice de l’Union Africaine, a juste pris acte de la décision de la cour constitutionnelle, tout comme le Maroc grand ami du Gabon il en est de même pour l’ambassade des États-Unis à Libreville. C’est dans une atmosphère fade et inerte que le président élu a appelé à un dialogue politique avec tous les Gabonais.

Hervé Atangana