Drame d’Eséka : le machiniste du train interpellé

Après le drame d’Eséka qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes et fait des centaines de blessés, il s’agit maintenant d’établir les responsabilités. C’est dans optique que le machiniste (conducteur du train) a été interpellé pour être entendu par les officiers de police judiciaire après l’annonce du Chef de l’Etat camerounais pour faire toute la lumière sur cette catastrophe.         

La drame d'Eseka a fait plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés

La police interpelle le machiniste dans le drame d’Eséka

  Il n’est plus à démontrer l’importance de la mise au jour des circonstances du drame qui a coûté la vie à près de 80 camerounais et blessé près de 600 autres. D’où la nécessité de se tourner vers le machiniste qui est considéré comme le premier témoin.

            Placé en garde à vue depuis le lendemain du drame, soit le 22 octobre 2016, ce dernier est visé par une enquête judiciaire ayant pour but de faire une analyse complète de toutes ses manœuvres, depuis le départ du train à la gare de Yaoundé jusqu’au moment fatidique à Eseka. En état de choc, le chauffeur placé en garde à vue bénéficie notamment d’un régime de garde à vue assez souple.

           

 Il n’est cependant pas exclu que le conducteur du train fasse l’objet de poursuite pour homicide involontaire. C’est l’enquête qui le déterminera. Une enquête judiciaire a effectivement été diligentée le 25 octobre 2016 par le procureur du tribunal d’Eséka et le procureur du Tribunal de grande instance du Mfoundi.

La police judiciaire et de la gendarmerie camerounaises ont été chargées de faire la lumière de toutes les causes possibles de cet accident tragique

 En plus de l’action automatique du ministère public, le Président Paul Biya, a dès son retour, ordonné la création d’une commission d’enquête pour élucider toutes les causes de la catastrophe.

Cette commission d’enquête sous la houlette du Premier ministre, Chef du gouvernement, compte plusieurs membres du gouvernement tels que le Ministre de l’Administration territoriale ou encore le ministre de la Justice.

Notons qu’Une autre enquête interne a été initiée par Bolloré Africa Railways, actionnaire majoritaire de la Camrail. De nombreux témoins, passagers du train accidenté  ont fait état d’une vitesse excessive du train.

Ce qui  pourrait mettre en cause totalement ou partiellement la responsabilité du machiniste. Toutefois, Eric Melet, Président de Bolloré Africa Railways a précisé que plusieurs éléments sont susceptibles d’avoir joué un rôle dans ce déraillement.

Les causes d’une vitesse excessive pourraient aussi être mécaniques. On parle aussi des freins défectueux, de la vétusté des wagons ou de la surcharge du train auquel il a été adjoint 8 rames supplémentaires.

Si c’est la surcharge qui est la cause de l’accident, on ne peut pas raisonnablement prétendre que c’est le machiniste qui a pris la décision de rajouter des wagons.

Il faudrait alors chercher les responsabilités ailleurs, au niveau de la direction de Camrail voire au niveau du ministre du transport dont les déclarations juste après ce drame d’Eséka sont apparues comme contradictoires.

Le machiniste dans cette affaire ne doit pas servir de bouc-émissaire. L’opinion publique attend avec impatience les résultats de ces enquêtes même si bon nombre de citoyens camerounais sont sceptiques quant à la manifestation de la vérité tant ils ont été habitués à ce que les enquêtes n’aboutissent à rien.

Hervé Atangana avec la participation de René Benoist