Athlètes et mauvaise prise en charge au Cameroun

Il y a quelques jours, les athlètes camerounais rentraient bredouilles des Jeux Olympiques de Rio. Quelle ne fut pas la déception pour les Camerounais de ne pas avoir pu (une fois de plus) gagner ne serait-ce qu’une médaille. Pourtant, tous les internautes étaient derrière eux, applaudissant même leur entrée lors de l’ouverture de la compétition. Vêtu d’un costume mettant en valeur la culture camerounaise, ces athlètes nous avaient fais rêver, surtout qu’avec les piètres performances de nos sportifs ces dernières années, on espérait sérieusement du changement.

Les athlètes désignent le comité comme responsable de leur échec

Les athlètes camerounais étaient abandonnés à Rio

Comme on dit au Cameroun, « nous sommes dépassé ! ». Aucunes médailles, même pas de bronze, mais que s’est-il donc passé?

À chaque déception on se pose cette question. Certains ont essayé d’y répondre, tout en nous assurant que la prochaine fois plus d’efforts seront déployés, mais rien n’a changé.  Le problème de la mauvaise préparation des athlètes demeure. D’ailleurs, le boxeur Hassan Ndam revient ouvrir la polémique. Au lendemain des J.O, celui-ci a fait une déclaration un peu surprenante : « Le judo, la lutte, la boxe demandent une préparation spécifique, au moins quatre années de préparation et une chance dans le tirage au sort […] Nous avons eu un mois seulement de préparation pour confronter les athlètes des autres pays qui se préparaient pour la même compétition depuis 4 ans.

Certains athlètes camerounais ont fait leur mise à niveau au pays même et n’ont pas eu droit au privilège de la bourse internationale et des camps d’entraînement. Alors on ne pouvait que récolter ce qu’on a semé ».

Pire encore, il semblerait que nos athlètes aient été absous de leurs primes ! « Le séjour à Rio,pas du tout agréable […] À notre arrivée à Rio mon entraîneur a été remplacé par un certain monsieur Essama.Les responsables de notre délégation ont profité de l’occasion comme d’habitude  pour faire voyager leurs amis et membres de famille au détriment des encadreurs et des athlètes.À ce jour, aucun athlète n’a reçu la prime de qualification et de stage. Quand je quittais Rio, j’ai vu les autres athlètes camerounais fondre en larmes.

Ils sont certains qu’ils n’auront pas leurs primes ». D’après lui, impossible pour un athlète de donner le meilleur de sa performance dans ces conditions. Il est plus que scandaleux d’apprendre à quel point nos athlètes sont négligés, et même surexploités. Apparemment rien ne change au fil des années.

 

 

C’est d’ailleurs cette façon de faire qui a poussé certains sportifs nationaux à aller évoluer à l’étranger, là où on connaît leur vraie valeur. Par exemple Hassan Ndam :« Déjà je retourne en France où je dois poursuivre ma carrière professionnelle. Je viens de signer un contrat avec un promoteur français et la chaîne Canal +.Avec le Cameroun c’est une autre histoire car il reste mon berceau  et mes origines. Je n’oublie pas d’où je viens.  Mais pour ne pas être dupé la prochaine fois par les responsables de la délégation, je veillerai particulièrement ».

Dona  Belibi