Congo – Brazza : Denis Sassou, corrupteur ?

Denis-Christel Sassou

«La Déclaration de Berne»,une ONG suisse spécialisée dans les recherches sur la corruption des dirigeants africains,a reçu une alerte indiquant que Denis-Christel Sassou N’guesso, le fils du président congolais puiserait dans les revenus pétroliers du Congo grâce à sa société établie à Genève.

Denis-Christel Sassou N’guesso aurait déjà détourné des millions de dollars tirés des exportations de pétrole. Le fils du président congolais est par ailleurs PDG de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) et administrateur général de la Congolaise de raffinage (Coraf). C’est par le biais de Philia SA, la société qu’il a créé le 24 octobre 2012, selon le registre du commerce de Genève que le fils du chef de l’état congolais détournerait des sommes colossales.

Selon l’ONG « La Déclaration de Berne », la société genevoise de Denis-Christel Sassou N’guesso joue le rôle d’intermédiaire en prélevant 2 % de marge sur les ventes du pétrole congolais. Ce pourcentage représente le double des pratiques du marché alors que cette société n’a même pas été selectionnée suite à un appel d’offre.

Selon la presse suisse, Philia SA a reçu une cargaison de 43 891 tonnes de pétrole raffiné de la part de la raffinerie d’Etat congolaise Coraf et l’a revendue le même jour à la société AOT Trading AG à Zoug (Suisse) pour 29,4 millions de dollars. AOT achemine ce pétrole aux États-Unis, où se trouve l’acheteur final. Mais l’argent a été viré sur un compte de l’Etat congolais, prélevant 418 000 dollars de commission au passage.

Entre mai et novembre 2013, une douzaine de transactions ont eu lieu, laissant 2,8 millions de dollars de commissions à Philia SA. Selon le registre du commerce, la société a un capital social de 100 000 francs suisses (près de 93 600 euros) et un seul administrateur, un certain Ikenna Okoli, ancien analyste chez Ernst & Young.

Denis-Christel, le fils du président Denis Sassou-N’guesso, surnommé « Kiki le pétrolier », a déjà été épinglé à deux reprises pour ses dépenses extravagantes. En 2007, l’ONG britannique Global Witness publiait ses relevés de carte de crédit qui montrait ses séjours à l’hôtel Bristol à Paris – alors que la famille ne possède pas moins d’une vingtaine de résidences parisiennes – et ses achats dans les boutiques de luxe parisiennes comme Christian Dior, Chistian Lacroix ou Louis Vuitton.