Artistes sud-soudanais contre la guerre

De nombreux artistes sud soudanais en réponse à la guerre.En signe de paix, sur les murs de Juba, c’est des colombes qui s’échappent d’une kalachnikov ou encore des enfants reconstituant un drapeau, et même des chansons en signe de paix.

<em>Une fresque des artistes sud soudanais</em>

Une fresque à Juba

C’est à ça que ressemble l’expression de ces artistes face à la guerre qui tiraille leur pays.C’est le collectif Anataban (je suis fatigué en arabe) qui est le principal initiateur de cette manifestation picturale. Une protestation qui rassemble de nombreux artistes sud soudanais peintres et des chanteurs, qui racontent leur exaspération de fort belle manière. Si la parole ne suffit pas, tous les moyens sont bons pour faire passer le message, et ces artistes sud soudanais n’ont pas cherché bien loin pour choisir leurs canaux. En guise de tableau, les murs de la capitale, qu’il soit en dur, en tôle ou même en bois, l’important est de transmettre le message. Les appels à la paix se sont multipliés dans la capitale qui borde le Nil Blanc, sujete il y a un mois d’affrontement à l’arme lourde.

Soutenant fortement cette protestation, le collectif explique une fresque montrant un enfant en marcel, assis devant une machine à coudre et reconstituant bout à bout des drapeaux sud soudanais, en déclarant que « les jeunes fatigués sont ceux qui recoudront les pièces de notre nation déchirée ».

            Le mouvement protestataire est présent sur les réseaux sociaux, en occurrence Twitter, et se définit notamment comme une communauté de jeunes sud soudanais fatigués de voir leur peuple souffrir.

Au vu des derniers événements qui ont touché le pays, l’idée d’une telle manifestation est bien entendu la bienvenue dans une société complètement déchirée. Comme quoi la musique adoucira peut être les mœurs. Devenu indépendante en 2011 après plus d’une décennie d’affrontement, la plus jeune nation du monde a plongé en 2013 dans un conflit politico-ethnique qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts et quelques 2,5 millions de déplacés, des violences marquées par de nombreux crimes tels que des viols et autres atrocités, des plaies que veulent effacer Anataban.

Hervé Atangana